Est-ce-que le “casual sex” est fait pour moi ???

Je m’excuse auprès de vous et auprès de moi de ma longue absence sur le blog.

Ce n’était, au départ, pas volontaire et la distance s’est installée entre l’écriture et moi.

Pas que je n’étais pas inspirée ! Au contraire, j’ai énormément d’inspiration seulement je n’ai pas trouvé la force ET la volonté de la coucher sur le “papier”.

Donc … mes inspirations sont restées prisonnières de mon esprit… certaines fois j’arrivais à noter des bribes dans un de mes poussiéreux carnets, dans l’application “NOTES” de mon Iphone ou bien j’ai commencé ici des articles qui, eux aussi, sont restés inachevés.

Ne plus produire d’écrits m’a fait perdre confiance en moi.

J’ai commencé à douter de ma capacité à écrire, à transformer ce que mon esprit pouvait tisser.

J’ai cherché un sujet qui m’intéresse, un sujet dont je voudrais parler. PROBLEME !!! Il y en a tellement et là encore la panne m’a saisie.

Je me suis sentie terrifiée … je me suis mise à me poser 1 million de questions que je ne posais pas auparavant !

Est-ce que ce sujet est trop personnel ? Est-ce que je vais réussir à faire émerger mes pensées pour qu’elles deviennent un texte compréhensible et lisible.

Surtout … vais-je, après cette si longue pause, refidéliser les personnes qui me lisent ou qui me lisaient.

Ce qui me fait ressentir cette non-légitimité est le fait que maintenant TOUT va vite, TOUT passe vite !

J’ai l’impression que TOUT le monde passe à autre chose très rapidement et facilement … sûrement est-ce une fausse croyance.

Ressentir tout cela ne m’a pas encouragée à reprendre la “plume”. Je me suis dit “à quoi bon” quand ce qui intéresse les personnes doit être visuel, palpable, montrable et la fugacité dont vont les choses est une temporalité avec laquelle je ne sens pas en phase …

BREF (Bon Revenons-En au Fait) … parce que c’est le plus important me revoici sur le blog.

Je reprends possession de mes mots.

Je me refais confiance et je reviens avec un sujet que j’aborde à demi mots dans mes partages : ma vie affective et sexuelle.

C’est très certainement un sujet très personnel … sans nulle doute mais j’ai terriblement envie de l’aborder.

Il m’a animée ces six derniers mois.

D’anciens questionnements sont venus me challenger, d’autres se sont confirmés.

J’ai débuté la lecture, il y a quelques jours, d’un livre ou plutôt une enquête sociologique d’Eva ILLOUZ “La fin de l’Amour”.

Je l’avais dans ma bibliothèque depuis un an je crois, mais je ne m’y étais pas plus attardée repoussant sa lecture à plus tard.

Le plus tard s’avère être maintenant à l’heure où justement mes questionnements sur l’amour et ma vie affective ont refait surface.

A cette occasion, je me suis demandée si le “casual sex” est fait pour moi.

Je vais tenter d’y répondre sans prétendre avoir une réponse toute faite et permanente.

Back in the days …

Je me suis aperçue que cela faisait une dizaine d’années que je n’avais pas eu de “casual sex”.

Genre je rencontre une personne, je ne tisse aucun lien affectif et sentimental avec elle et je couche avec.

Faire ce constat m’a permis de m’apercevoir que j’avais changé dans la manière dont j’envisage ma vie sentimentale et sexuelle.

Je ne porte pas de jugement … je ne suis certainement pas là pour dire que le comportement que j’avais était bon ou mauvais.

Je me suis juste aperçue que j’avais recours au casual sex parce que c’est tout ce qui pouvait s’offrir à moi et le peu que je pouvais obtenir de moi et des autres.

Je n’arrivais pas à exprimer ce que je voulais vraiment à l’occasion d’une rencontre et pour beaucoup d’entre elles, cela a été de la distraction pour ne pas m’attarder sur moi et ce que je devais soigner.

Je me suis aperçue que d’avoir ces relations était une manière de ne pas me concentrer sur mes propres désirs et besoins et de ne pas aller au devant des choses que je voulais, et finir par m’effacer.

Ces relations étaient insatisfaisantes, car elles me faisaient avoir un discours négatif à propos de moi.

Je me voyais évoluer dans des espaces qui n’avaient pas de sens pour moi.

J’ai toujours voulu plus que ce qu’une rencontre peut m’offrir et j’étais très souvent perdue !

Je ne savais jamais quelle posture adopter : est-ce que je peux dire que j’aimerais revoir la personne, est-ce que je peux lui dire que je n’apprécie pas telle ou telle chose, est-ce qu’on peut se voir dehors, si je croise des personnes comment je vais être présentée … est-ce que je peux lui dire que de ne pas savoir quand on va se voir m’insécurise… est-ce que je peux lui dire que j’ai besoin de proximité pour être bien et libérée …

Egalement, je ne savais pas comment définir mes limites et je pense que de nombreuses fois j’ai été au-delà animée par l’envie de répondre aux attentes des partenaires que je rencontrais.

Pour finir, je me retrouvais émotionnellement tout le temps en manque.

Malgré la multiplicité des rencontres et des opportunités … cela n’allait pas !

C’est donc naturellement que j’ai arrêté ces relations : le bénéfice que cela m’apportait était toujours proche de zéro !

M’écarter du “casual sex” m’a permis de définir ma personnalité sentimentale et sexuelle.

Je me suis alors présentée comme une personne qui a besoin de proximité, de temps et d’intimité pour nouer des liens affectifs et sexuels.

Il n’y a rien de “casual” pour moi à partager mon intimité, mon lit, mon chez moi, mon corps, mes complexes, ma liberté, mes désirs avec une ou des personnes.

Je ne vais pas mentir … la frénésie avec laquelle vont les choses ont pu me tenter et me tentent encore.

Je sors et les occasions à faire des rencontres peut en être facilité.

Je me suis retrouvée plusieurs fois à un clic de m’inscrire sur des plateformes de rencontres que j’ai par ailleurs testé mais jamais longtemps.

Cela m’ennuie… je ne trouve pas séduisant le fait de me retrouver devant des photos inanimées de personnes (qui peuvent pour certaines être charmantes) …. j’ai juste l’impression de toujours devoir recommencer et d’avoir à me marchander, sortir du lot, attirer le chaland et j’aime pas !

Je ne suis ni à vendre, ni à évaluer par rapport à une autre personne ou des personnes pour quelques raisons que ce soit.

Je suis une capricorne … le frisson cela me connait bien …

Mais comme je suis une capricorne et que je suis pragmatique et terrienne, je sais qu’aussi vite que l’excitation me prend … elle me quitte … je veux PLUS que cette promesse de frissons !

Je sais que je vais être déçue.

Je sais que d’une certaine manière je ne vais pas trouver ce que je cherche.

Je sais que d’être insatisfaite va énormément me frustrer et me faire sentir mal.

DONC … je me calme LOOOL !

Il n’est pas toujours évident de définir si les décisions que l’on prend pour soi sont motivées par la société et ce que font les autres OU s’il s’agit bien d’un positionnement et d’une volonté personnelle.

J’avoue que la frontière peut être mince … je suis toujours en équilibre et à deux doigts de tomber d’un côté ou de l’autre.

Je trouve que c’est empouvoirant de savoir définir ce que l’on veut et que ce n’est pas “mal” de ne pas ressentir le besoin de pratiquer du sexe en dehors de relations définies par soi.

Le “casual sex” peut s’avérer pas super épanouissant quand on n’en maitrise pas les codes, quand on se trouve dans une situation personnelle en transition et, de ce fait, peut être blessant pour soi.

Car il s’agit bien de soi !

Savoir et définir les dynamiques relationnelles dans lesquelles nous sommes plus à l’aise nous permet d’examiner nos véritables besoins intimes, émotionnels et sexuels tout en triant les messages et pressions sociales qui nous parviennent.

Indépendamment de tout cela s’y attarder et y réfléchir peut nous permettre de nous rapprocher de notre partenaire sexuel privilégié qui n’est autre que soi-même

Casual sex

C’est le fait d’avoir des rencontres occasionnelles avec des personnes qu’elles nous soient totalement étrangères au moment de la rencontre, des ami.e.s, des sex friends, ou des personnes que l’on rencontre par le biais des applis de dating.

Plus simplement, pratiquer une sexualité sans attache et sans engagement…

Comme beaucoup de choses, le casual sex peut être définit de différentes manières et il n’existe pas une définition plus vraie qu’une autre.

Le plus important est qu’elle fasse sens pour soi.

Pour ce qui me concerne, le sexe et la sexualité ne peut pas être “casual” dans la mesure où j’engage toujours une partie de moi …. et c’est une partie que je veux pouvoir retrouver, ce qui n’est pas garantit dans le cadre de relations occasionnelles.

J’ai l’impression de me perdre, de donner une partie de moi que je ne récupérerai pas et dont je ne sais ce que l’autre fera avec.

Bien entendu … cela ne veut pas dire que toutes les relations sexuelles que j’ai eues jusque là dans le cadre de relations sentimentales et sexuelles définies sont meilleures MAIS le confort dans lequel ces relations m’installent me fait me sentir bien par rapport à moi, plus en mesure d’explorer quels sont mes désirs, m’aventurer vers d’autres pratiques, me sentir puissante et libre, ce que le casual ne me permet pas à moi !

Ce que je trouve intéressant dans tout ce cheminement, c’est d’avoir l’opportunité d’honorer toutes mes émotions, ne pas me sentir “rush” par des désirs qui ne sont pas les miens et de ne pas me sentir honteuse de refuser une expérience sexuelle parce qu’elle se présente !

Mais comment ne pas tomber dans le shaming de soi ou des autres ???

Pour certaines personnes, le casual sex n’est pas une “mauvaise” expérience, ce n’est pas nécessairement une pratique qui nous rend vulnérable et c’est OK !

Pour d’autres la sexualité et la vie affective sont des domaines où la vulnérabilité peut être mise à l’épreuve.

Par exemple, au cours de ces relations, surtout quand elles commencent, il n’est pas forcément possible d’évoquer ses difficultés, ses complexes ou même ses inconforts.

Le temps peut être compté.

On ne sait pas toujours ce que veut vraiment l’autre personne.

On peut ne pas savoir si c’est un espace où nos faiblesses peuvent être exprimées.

Comme le dit Eva ILLOUZ dans son livre LA FIN DE L’AMOUR ce sont des liens qui à peine commencés peuvent s’arrêter.

C’est aussi développer la capacité à s’accommoder avec une temporalité et un attachement plus ou moins incertains.

Je ne dis pas qu’il faille absolument lier l’amour et le sexe mais que pour certain.e.s cela va ensemble et c’est aussi OK !

Nos identités déterminent la manière dont on souhaite relationner, cependant le rythme de la société, ce qui peut nous être offert et ce que l’on a vécu antérieurement peut altérer notre volonté.

Pour ce qui est des femmes, très souvent il leur a été inculqué que ce n’est pas correct de ne pas avoir de relation fixes, d’avoir des relations sexuelles avec plus d’une personne et encore moins en dehors d’un mariage ou d’une relation officielle … tout cela contribue à ce qu’elles, quand c’est ce qu’elles choisissent, se placent sous le jugement de leur entourage ou même des personnes qu’elles fréquentent.

Très longtemps et encore maintenant, la valeur d’une femme est mesurée au regard de sa vie sentimentale qui, comme beaucoup d’aspects de l’existence féminine, doit être irréprochable et immaculée !

On peut encore aujourd’hui être durement jugée si on est trop sexuelle, si on enchaine les partenaires ou si on a pas de partenaires fixes !

Et d’un autre côté, dans certains milieux, on peut ressentir une pression d’avoir à être sexuellement actif.ve et c’est de cette pression dont je veux m’extraire.

Cela reste un avis très personnel et basé sur mes propres expériences mais dans les dynamiques relationnelles “QUEER” et en dehors de l’hétérosexualité avoir une sexualité active peut amener à prouver notre identité !

Comme si : Je suis QUEER ou je ne suis pas hetero/hetera parce que je fais du sexe et je multiplie les rencontres !

Notre activité sexuelle est ce qui définit notre identité.

Et le corps dans tout cela ???

Je pense qu’il est important de ne pas l’oublier et de ne pas le négliger. Notre corps est notre meilleur allié et nous dit beaucoup sur nous et nos expériences.

C’est lui qui nous signale si nous sommes à l’aise… c’est lui qui nous parle quand on vit une situation qui ne nous est pas agréable et surtout il se met en situation pour vivre ou non un bon moment.

Très souvent … nous allons à l’encontre de ce que nous dit notre corps …

Parce qu’on veut se persuader qu’on a pris la bonne décision.

On ne tient pas compte des signaux (appréhension, crispation, peur, dégoût, honte etc…).

S’avouer que l’on fait fausse route, c’est faire l’aveu qu’on ne s’écoute pas ou peu.

Et c’est là qu’intervient la déconnexion entre ce que l’on veut vraiment et ce que l’on fait.

Et ce qui peut revenir est que nous ne voulons pas nous exposer à l’avis, peut être, négatif de nos partenaires.

Si le fait d’avoir du casual sex nous laisse mal à chaque fois, c’est le moment de se poser la question : qu’est-ce que je cherche vraiment ???

Est-ce que je recherche la satisfaction sexuelle sans engagement ou est-ce que je recherche la distraction, la validation des autres ET je m’expose à nier mes propres besoins et envies !

Si les relations sexuelles occasionnelles nous laisse constamment sur notre faim, c’est qu’il existe des besoins émotionnels que l’on rejette, que l’on repousse et qu’on tente de remplir par la sexualité.

La sexualité devient un moyen mais cela pourrait être le sport, travailler énormément, s’éparpiller et ne trouver sa place dans aucun espace.

Mais attention l’opposé est aussi vrai…

Il est tout a fait possible de se satisfaire de relations occasionnelles et finir par se ranger à la pression culturelle autour du fait qu’il faille évoluer au sein d’une relation exclusive et engagée.

Tricky hein !!!

Pour finir, je trouve qu’il est important de trouver des personnes à qui en parler.

Des personnes qui ne nous font pas ressentir de la honte quelle que soit ce que l’on choisit pour soi.

Nous avons tout.e.s besoin de soutien et de sécurité.

Points importants :

  • Il est fondamental de traiter avec respect tout.e.s nos partenaires sexuels.

  • Les personnes avec qui on a des relations sexuelles ne sont pas toujours celles qui peuvent nous donner du support émotionnel.

  • Il est aussi fondamental d’être à l’aise avec les questions de santé sexuelle : à quand date notre dernier dépistage et celui de mon.ma partenaire sexuel … même occasionnel ? quels réflexes dois-je avoir si je contracte une IST ? Ma méthode de contraception est-elle adaptée ?

  • Définir et savoir quelles sont nos limites, notre sécurité et pouvoir les exprimer et ce A TOUS MOMENTS !

  • CONSENTEMENT ON A DIT !

Définir sa liberté sexuelle pour soi-même

Ma liberté et mon expression sexuelle m’appartiennent et ne sont pas celles des autres et heureusement !

J’ai au fil des années définit ce qui me convient le mieux et ce qui est devenu important est : ce qui me procure de la sécurité pour être LIBRE ET LIBEREE.

Dans le passé, j’ai cherché l’intimité dans de nombreuses rencontres sans jamais la croiser et cela a produit de l’insatisfaction.

A mon sens, l’intimité a besoin pour se produire, de répétitions, de sécurité et de confiance.

Il y avait un écart entre ce que je voulais et ce que je faisais … meilleur moyen pour se sentir mal avec soi.

Certaines choses prennent du temps à faire sens … certaines sont vraies pendant un temps et d’autres finissent par changer … c’est toute la beauté de la versalité de la vie.

Je suis consciente que d’exprimer de façon clair ce que je veux peut paraitre catégorique et me fermer à des rencontres, à de la spontanéité ou à des moments sexuels incroyables MAIS ce qui est devenu vital ET essentiel c’est d’être en accord avec mes besoins, me sentir safe aussi bien émotionnellement que sexuellement, d’avoir l’opportunité de me nourrir personnellement de moi et des autres ET tout cela me mène et me permet à ce que je me sente bien, puissante et surtout VIVANTE !

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